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AMELIOR Association des Marchés Economiques Locaux Individuels et Organisés du Recyclage
4 mars 2014

CP Marché des biffins AMELIOR samedi 8 mars 2014 a Croix de Chavaux, Montreuil

- Communiqué de presse de l’association AMELIOR -

2014 : quels engagements en faveur des biffins en Île de France ?

 

Le samedi 8 mars 2014 de 8h à 19h aura lieu le marché des biffins récupérateurs-revendeurs sous la halle du marché Croix de Chavaux à Montreuil, le huitième organisé par l’association AMELIOR en l’espace d’un an. C’est en effet en mars 2013 que l’association a initié son partenariat avec la ville de Montreuil, d’abord sur un mode expérimental puis, en 2014, à raison d’un marché par mois. Ceux-ci se déroulent à chaque fois sans encombre, et connaissent même un succès grandissant, tant auprès des biffins (qui sont environ 170 à y vendre) que de leurs acheteurs. L’association y assure l’organisation et la gestion intégrales du marché - placement des biffins adhérents, respect de la charte du biffin, nettoyage du site, mais aussi tenue du stand associatif ou sensibilisation du public. Elle y invite régulièrement divers partenaires de la lutte contre le gaspillage ; ainsi, samedi 8 mars, elle accueille pour la troisième fois l’association Disco Soup sur son marché.

Cette efficacité et ce succès sont satisfaisants mais insuffisants ; l’association fédère en effet aujourd’hui 700 adhérents, dont 500 biffins, originaires de 46 communes d’Île-de-France et de 16 arrondissements parisiens différents. On estime[1] de plus qu’il y a en Île-de-France environ 3000 biffins, la plupart exerçant à Paris à la sauvette et dans des lieux non organisés pour cela, par défaut de reconnaissance de leurs droits et d’écoute de leurs revendications – une place, un marché pour tous. Un marché par mois, dans une seule commune francilienne, est à l’évidence parfaitement insuffisant. C’est pourquoi l’association AMELIOR propose la création de nouveaux marchés dans ces communes d’Île-de-France où résident les biffins – Paris XXe, XIXe, XVIIIe, Xe, XIe, XIIe, Bagnolet, Pantin, Aubervilliers, Romainville, Bobigny, Les Lilas, mais aussi Drancy, Noisy-le-sec, Bondy, Clichy-sous-Bois, Ivry, Vitry… Autant de communes dans lesquelles, à l’approche des municipales, il est urgent pour les élus, et futurs élus, d’envisager la place de la biffe en ville ! Il en va de la lutte contre l’exclusion et de l’égalité des territoires dans l’accès aux dispositifs économiques et sociaux ; mais aussi, de la lutte pour la réduction des déchets et l’emploi.

            Car le rôle des biffins dans la ville n’est pas qu’économique. Outre de développer l’emploi pour tous, la solidarité, le lien social, l’inclusion des biffins en ville représente en effet un progrès environnemental. Récupérateurs de biens et matériaux abandonnés  encore utilisables, ou recyclables, revendeurs de ceux-ci à bas coût, ils participent tant de la réduction des déchets que de la diffusion de la consommation d’occasion – deux tâches nécessaires en ces temps de crise écologique. Il est donc urgent de soutenir leur activité, l’encourager et la développer, afin de parvenir par la base citoyenne à l’objectif de « zéro déchet ».

C’est dans cet esprit que l’association AMELIOR a intégré la Global Alliance of Waste Pickers, fédération internationale des travailleurs en lutte pour l’inclusion des recycleurs de matériaux recyclables dans la gestion des déchets, et a rejoint Zero Waste France, mouvement pour la prévention des déchets coordonné par le Cniid. C’est dans ce but qu’elle travaille à ses projets – marchés des biffins, mais aussi collecte à domicile et dans la rue, et construction à Bagnolet d’un centre de tri et de recyclage, où les objets et matériaux irréparables sont séparés, triés et envoyés au recyclage. C’est dans cet espoir qu’elle en appelle au soutien de ces projets, dont la réalisation implique des investissements, de la formation et la création de véritables emplois – 2 ont déjà été créés au sein de l’association, mais beaucoup plus sont nécessaires, et ce développement implique d’être soutenu, économiquement mais aussi politiquement. Nous préconisons en effet la définition d’un véritable statut de biffin, permettant aux biffins de jouir de conditions de travail normales, conformes au droit et à l’égalité dû à chaque citoyen.

              Le 8 mars étant la journée de défense des droits des femmes, AMELIOR, qui compte une majorité de femmes parmi ses adhérents, tient à réaffirmer sa solidarité avec cette couche de la population qui est de nos jours la première victime des inégalités et de la précarité contre lesquelles elle lutte. L’association rappelle que plus d’un biffin sur deux est une biffine…[2]

                         

 



Cf. étude qualitative sur les biffins réalisée en 2012 par la MIPES, sur commande de la région Île-de-France.

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