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AMELIOR Association des Marchés Economiques Locaux Individuels et Organisés du Recyclage
16 octobre 2019

"Nos ordures, une affaire commune" article dans le mag du Colibris

 

Nos ordures, une affaire commune

Les opérations "ramassage de déchets" fleurissent depuis ces dernières années. Même si certains jugent cet acte peu utile, voir contre productif par rapport aux responsabilités de l'état, nous voyons un mouvement de citoyens prêts à agir et à prendre le relais là où les états on faillis.

https://www.colibris-lemouvement.org


 

https://www.colibris-lemouvement.org/magazine/nos-ordures-une-affaire-commune

Quand un geste peut en entraîner un autre... 

Nos ordures, une affaire commune

©robgreenfield

Si je vous demande : qui est en charge de la gestion des déchets dans la ville, vous me répondez : ma commune ! Quoi de plus naturel ? La gestion des déchets est comme l’eau, l’électricité, le chauffage… un service public admis et incontesté.  Pourtant, depuis plusieurs années, nous observons avec enthousiasme des citoyens et citoyennes prendre en charge cette tâche. Entre ramassage de mégots dans les rues, emballages sur les plages ou désintoxication des rivières, ces habitants engagés se regroupent pour nettoyer leur environnement direct. On juge ces actions peu utiles d’un côté, illégitimes de l’autre. Et pourtant elles ont un impact réel pour la transition écologique et sociale que nous construisons !

Tous responsables de nos déchets ?

La gestion des déchets n’a pas toujours été assurée par l’état.
Dans la loi “ Tout producteur ou détenteur d’un déchet est responsable de ce déchet ”. Avant l’industrialisation massive de nos sociétés, ce principe était la règle : les citoyens assuraient la gestion de leurs déchets, essentiellement organiques, aidé par des habitants qui vivaient de cette activité. C’était l’époque des chiffonniers qui parcouraient les villes à la recherche de déchets à valoriser. Car oui, un déchet était une ressource à cette époque, qui finissait bien souvent dans les cultures. L’économie circulaire avant l’heure...

©Wikipedia

Ce travail d'enlèvement et de récupération des déchets est toujours assuré par des citoyens dans beaucoup de pays. Le mouvement des biffins, fièrement porté par Amelioren France, cherche à valoriser ce que les sociétés occidentales appellent déchet. Derrière un métier, considéré sale et répugnant, se cachent des hommes et femmes qui survivent en recyclant les déchets, en leur donnant une nouvelle vie, comme le font les Emmaüs de France, et en sauvant cette ressource si précieuse. Ces mouvements existent car ils ont pris le temps de regarder leurs déchets, de voir le potentiel de réutilisation de l’existant pour ne pas produire plus et a fortiori, amasser plus de déchets.

©Paname News      

Notre problème de sur-consommation ne serait-il pas justement lié au traitement invisible de nos déchets ? Ne faudrait-il pas commencer par regarder nos ordures de plus près avant de pouvoir le réduire ou le réutiliser ?

Les citoyens pris à partie

C’est ainsi que l’on voit émerger depuis quelques années des groupes de “citoyens ramasseurs de déchets". Ces citoyens qui n’ont pas attendu l’État pour agir, se sont remonté les manches et ont commencé à nettoyer. Depuis le collectif des fêtards responsables à Paris, en passant par les collectes d’associations comme 1 déchet par jourZero Waste France ou Déchet Zéro&Co, ces actions sont simples et efficaces. 

©zerowastefrance - Hélène Pouille

Et il y en a pour tous les goûts !  
Vous aimez le jogging ? Le plogging est fait pour vous, inscrivez-vous à Run Eco Team. Vous adorez jouer sur votre portable, PokemonGo vous propose d’allier l’utile à l’agréable. Vous êtes japonais à Paris et vous ne savez pas quoi faire, un groupe existe pour vous. Vous êtes plutôt selfie sur Instagram, ça fonctionne aussi. Le #Trashtag va bon train !

©Un coureur de Run Eco Team en train de faire un selfie

L’air des réseaux sociaux a significativement son rôle à jouer dans l’histoire. Il ne s'agit plus seulement de militer pour un environnement propre, l’idée est de faire communauté sur le terrain comme sur le web. Les outils cartographiques comme Surfrider ou plastique pick-up apportent une aide non négligeable à ces citoyens engagés dans la préservation de leur environnement. Les événements comme le World Cleanup Day sont là pour donner une grande impulsion au phénomène. 

©France 3 - World Clean up Day

Le phénomène se répand si vite que les expériences se diffusent à vitesse grand V, comme la vidéo de ce jeune homme ramassant sans prétention quelques déchets sur la plage, visionnée plus d’un million de fois. 

On peut aujourd’hui troquer ses déchets ! Envie d’une bière ? Rapportez un verre rempli de mégots et ce bar vous en offre une. Ça fonctionne aussi pour les crêpesle transport de personneune entrée à la piscine ou encore un ticket de métro. Le Parc national des Calanques a tout simplement mis en jeu des lots pour les vacanciers qui seraient pris en « flagrant délit de bon geste ». Autrefois méprisés, les nouveaux éboueurs citoyens sont en vogues. Ils deviennent même un nouveau marché de conquête pour les startups. Petite pensée pour nos amis biffins…

©Static - Monaco Matin

Quel est l’impact de ces actions ? Autrement dit, est-ce que faire sa part pourrait être une réponse concrète aux problèmes des déchets ?

L’impact de l’effet Colibris

Comment ne pas penser à la devise de  Colibris : faire sa part ? On en a tous assez de voir ces déchets, et on peut tous y faire quelque chose. Chacune de ces personnes fait sa part en ramassant dans son environnement proche les déchets qui s’y trouvent.  C’est bien peu quand on connaît la production de déchet par an et par personne en France. Il est certain que ces actions isolées n'enrayent pas le flot de déchets qui se déverse dans le monde chaque seconde. On ne vous parle plus des continents de plastiques ou des montages de déchets : vous le savez. Faire sa part pour lutter contre les déchets c’est à la fois les réduire au quotidien et lutter contre ce mode de vie du gaspillage et du tout jetable.

Mais les impacts sont tangibles:

-> Pour la biodiversité : ça va mieux en le disant, quand on ramasse un déchet plastique, une pile, un pneu ou tout ce qui met 1000 ans à se décomposer, on soulage la biodiversité directement. Ce n’est pas parce qu’on ne peut pas tout ramasser qu’il faut tout laisser par terre. Sans compter que pour soi, alléger notre empreinte écologique fait un bien fou !

-> Pour la propreté : les expériences de nettoyages en témoignent. Plus on nettoie, moins c’est sale ! Comme si la saleté attirait la saleté…et inversement ! C’est ce qu’a constaté cet inconnu qui se lève tous les matins 30min plus tôt pour nettoyer le chemin sur lequel il passe pour aller travailler...

-> Pour la pédagogie :  ces actions sont un formidable levier de communication et de mise en avant de la problématique des déchets. En faisant sa part, chacun devient porte-parole de ce mouvement. Ça fonctionne même avec toute la famille. On voit également que ces participants vont généralement plus loin : une fois que l’on commence à se soucier des déchets à terre, on prend en compte ses déchets du quotidien, jusqu'à remonter à la source, notre mode de vie. 

-> Pour le vivre ensemble : ces actions rapprochent ! Elles concernent tout le monde, partout et peuvent donc nous réunir. C’est ainsi que le projet “Ma cité va briller” fut un franc succès en proposant à des jeunes de quartiers de nettoyer leur cité. En Inde, des villes offres des frais de scolarités contre ces déchets.

 

 

©Positivr

Pensez-y si vous organisez une collecte : tout le monde peut y participer ! 

 

Pour aller plus loin : 
En collaboration avec Zero Waste France nous vous avons concocté un Mooc spécial Zéro Déchet. Grâce à cette formation en ligne, vous allez apprendre à réduire vos déchets simplement. 

https://www.colibris-lemouvement.org/magazine/nos-ordures-une-affaire-commune

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